Les études que nous avons consacrées respectivement à la chanson akritique et à la presse karamanlie, et, partant, un commun intérêt porté au domaine cappadocien et à ses populations, ont constitué le point de départ de cette recherche menée en collaboration. Notre décision de nous pencher sur la tradition orale des populations orthodoxes de la Cappadoce nous a été dictée par les considérations suivantes:
- Une étude systématique faisait défaut qui porterait sur les rapports de la chanson akritique, et particulièrement du 'poème' de Digenis Akritis, avec les épopées et romans musulmans (Sayyid Battal, Köroglou, etc.) .
-o II n'existait pas d'étude sur les chansons des orthodoxes turco-phones d'Asie Mineure et sur la diffusion des éditions karamanlies de Köroglou, Ashik Garip.
Nous avons donc constaté que les traditions orales, les 'monuments vivants' des turcophones avaient été ignorés par les recherches, qui s'étaient attachées exclusivement aux communautés hellénophones.
Cette partialité de la curiosité constituait en elle-même un premier objet à interpréter. Nous avons donc été inéluctablement conduits, avant même de procéder à une étude philologique comparative qui exigera de recourir à la philologie et à l'ethnographie turques, à examiner les composantes idéologiques et politiques de la curiosité des intellectuels du 19e siècle envers les monuments oraux de la Cappadoce. Dans notre étude, la première, observons-le, dans ce domaine, nous avons suivi les progrès de la découverte du pays et de ses monuments oraux et son utilisation politique jusqu'à la fin du 19e siècle.
Les problèmes abordés dans cette étude tendent à se regrouper en deux faisceaux. Cela découle de la nature des documents, textes grecs et karamanlis, et des traits originaux de la population, grécophone et turcophone, à qui nous les devons.
145 s., indeks. Fransızca.